MONORY Jacques
JACQUES MONORY
PHOTOGRAPHE
Édité par les éditions rueVisconti, 2011
Texte de Jean-Christophe Bailly (français-anglais)
112 pages
Format : 25,5 x 20,5 cm
ÉDITION COURANTE
Souvent, à l’atelier, en parlant avec Monory et en le regardant faire, j’ai été frappé par la qualité des photographies prises par lui et qu’il manipulait sans soin particulier comme de simple matériaux. Ce qui m’apparaissait, c’est qu’il y avait en elles un style et que le fait qu’elles puissent être utilisées comme des témoins dans le cadre de la préparation d’un tableau n’en épuisait pas le sens. De là à les réunir, en les séparant de leur devenir-tableau comme de la masse documentaire dont elles ne constituent qu’une partie (Monory utilisant aussi des images trouvées dans la presse ou prélevées au cinéma ou devant la télévision), il n’y avait qu’un pas, et c’est celui que franchit ce livre. Mais en rendant ce matériel autonome et en proposant qu’il puisse donc être regardé pour lui-même, il ne s’agit pas de séparer Monory de sa propre peinture : Monory photographe et Monory peintre sont une seule et même personne, un seul et unique regard, un seul et unique mouvement : dès le déclic, c’est le tableau qui est en vue, et cela que la photographie effectivement prise finisse par fournir ou non le substrat d’un tableau. Mais voilà, si ce que l’on voit sur les planches contact ou sur les tirages peut et doit être conçu comme un matériau préparatoire et une archive de la peinture, il se trouve, et cela tient au photographique lui-même, que quelque chose d’autre survient : si Monory, via ses photographies, alimente avant tout le style documentaire de sa propre démarche, il se trouve que ce qu’il documente s’émancipe et acquiert la valeur d’un reportage que l’on peut regarder comme tel.
Jean-Christophe Bailly (extrait de la postface)