NURIDSANY Michel
MICHEL NURIDSANY
BLASON D'UN CORPS, LE MIEN
éditions Marval-rueVisconti, 2022
format : 19 x 14 cm
40 pages
impression NB
reliure souple avec rabats
Ce livre est né dans un aéroport lors d’une longue attente entre deux avions. J’avais un stylo, un carnet et rien à lire. J'ai regardé ma main et je me suis aperçu que je ne l’avais jamais vraiment vue. Je savais que j’en avais une, certes, qu’elle me rendait des services, me servait dans différentes activités ; mais, cette fois, j’ai remarqué des plis, des taches, des différences de couleurs, des traces de coupures. J’ai remué mes doigts comme s’ils ne m’appartenaient pas, avec distance, comme le ferait un médecin. Je me suis alors demandé comment décrire cela. Et j’ai rêvé. Il en est résulté ce livre qui est un OVNI, que j’ai envie de ranger du côté de la poésie, mais qui n’en est pas vraiment. J’aimerais que, lisant cela, chacun se regarde soi-même et s’examine et, partant de là, se raconte ses histoires de mains, de pieds, de genoux à soi.
PRÉAMBULE
« Au temps de Clément Marot et de Maurice Scève, les blasons dits "anatomiques", formaient des guirlandes d’éléments choisis du corps féminin : œil, joue, cou, nombril, tétin dont on faisait l’éloge et dont on chantait la beauté sur le mode grivois, sensuel, érotique, voire fétichiste. Passant du féminin au masculin et de l’autre à moi, j’ai choisi, pour parler de ce corps-là, un ton clinique, tempéré par le regard étonné de celui qui observe et découvre qui il est, physiquement, comme s’il se voyait pour la première fois. Ne retenant que ce que je peux voir directement, sans le secours des miroirs, je ne parlerai pas du dos, du cou, des fesses, du visage ; mais je ne négligerai pas ce qui, agissant sous l’épiderme, affecte et transforme à chaque seconde ce qui apparaît à la surface de la peau : os, veines, tendons ; bref, le visible du corps. Le mien en particulier. » Michel Nuridsany
L’AUTEUR
Michel Nuridsany partage son activité entre trois domaines : l’art contemporain, la littérature et le cinéma. Critique d’art au Figaro, il a dirigé le festival d’Arles en 1995, réalisé de nombreuses expositions en Europe, Amérique du Sud et Asie. Il a été commissaire français aux biennales du Caire, d’Alexandrie et à celle de São Paulo en 1985. Critique littéraire au Figaro de 1969 à 1992, il a dirigé la collection « Textes » chez Flammarion de 1984 à 1988, puis la collection « Littératures » à l’Imprimerie Nationale. Également chez Flammarion, il est l’auteur de deux romans, de deux livres sur l’art et de quatre biographies. Dans les années 1980, il a été collaborateur régulier des Nuits magnétiques sur France-Culture.