MANDIARGUES André Pieyre de
ANDRÉ PIEYRE DE MANDIARGUES
BONA
L'amour et la peinture
Collection "Les sentiers de la création" n°12
dirigée par Albert Skira et Gaëtan Picon
Albert Skira Éditeur, 1971
Texte d'André Pieyre de Mandiargues sur l'œuvre de sa compagne Bona Tibertelli.
Reproductions de dessins, collages et peintures de Bona
Photographie du couple par Henri Cartier-Bresson
format : 21,5 x 16,7 cm
128 pages
broché, couverture souple à rabats
Très bon état
Édition originale
Aimer, écrire, peindre ou regarder la peinture, voilà, pour l'auteur de ce livre, les façons de vivre apparemment les plus exaltante ou les plus tolérable, les manières les plus efficaces de tromper la mort. Est-on curieux de tel auteur un peu, alors l'on ne devrait pas ignorer que c'est à une femme peintre, ou comme il se plaît à dire, à une peintresse, que va son amour, et que cette compagne élue se nomme Bona. Depuis plus de vingt ans le spectacle de la peinture de Bona s'organise comme dans un miroir devant l'écrivain dont la main jette des signes noirs sur de la blancheur, et parce que la peinture, peut-être, a dans le temps une présence plus objective que celle de l'écriture, cet éclatant jeu d'images lui donne la mesure du chemin parcouru (de l'espace noirci) mieux que ne ferait aucune table chronologique, aucun mécanisme d'horlogerie. En outre, l'auteur ne cache pas le goût passionné qu'il a pour le personnage héroïque de la peintresse, sorcière ou chevalière de l'époque moderne, objet de méfiance ou de réprobation dans maints pays, latins surtout. Par-là, il retrouve en son héroïne la figure de la "muse" de jadis, nudité légendaire attachée à un écrivain comme un pilori. Et le rôle essentiel du pilori n'est-il pas de mettre en gloire celle de préférence, qu'il expose ?
André Pieyre de Mandiargues