AYMÉ Marcel

L'EXPOSITION DE LA GIRAFE

La première exposition de la Girafe groupe autour du nom de Chas-Laborde ceux de dix dessinateurs et illustrateurs pour lesquels il fut un ami cher et, à tous égards, un exemple. Ces dix compagnons de l'amitié n'ont pas été à proprement parler des disciples. Aucun d'eux n'a emprunté à Chas-Laborde une " manière ", mais tous ont mûri la précieuse leçon qu'est son oeuvre, à savoir qu'on peut être un artiste d'une originalité puis-sante et pénétrante sans couper la queue de son chien, à savoir aussi qu'on n'est pas vraiment original avant d'avoir une connaissance approfondie de son métier.

Je n'ai pas à présenter des artistes depuis long-temps çélèbres, sur le compte desquels il court quoti-diennement vingt bonnes histoires, presque toutes obli-geantes. L'un d'eux s'est même illustré par ses écrits et aussi par sa stature, sa force et ses exploits herculéens. On dit qu'il arrête, d'une main, un autobus en pleine vitesse tandis que de l'autre, il étrangle un agent de police.

On connaît peut-être moins la Girafe. Pour moi, c'est une de mes bêtes préférées. Elle a de .l'ingénuité et la rêveuse douceur des personnages de Peynet.

" Les girafes ont le cou très long et rigide (elles n'ont en effet que sept vertèbres cervicales), leur train de derrière est déprimé, leur front garni de deux cornes poilues. Leur pelage, fauve rosé clair, blanc en dessous, est marqué de larges taches brunes ; elles atteignent les feuilles des arbres à six mètres de haut et ne peuvent brouter les plantes à terre qu'en écartant les pattes de devant. Elles vivent par troupes, vont l'amble et mar-chent rapidement. On en connaît plusieurs espèces qui, toutes, habitent le continent africain ". (Larousse Universel).

Les raisons qui ont déterminé les exposants à se grouper sous les auspices de la Girafe sont trop évi-dentes pour que je m'attarde à les rapporter. Elles ont du reste toute mon approbation.

MARCEL AYMÉ