2 cartons d'expositions de la galerie Vendôme, 1958
  • 2 cartons d'expositions de la galerie Vendôme, 1958
  • l'invitation pour l'exposition "Les cinq saisons" de Cornelius Postma, 1958
  • poème sur Cornelius Postma par son ami Jacques Prévert, octobre 1958
  • Jacques Prévert, poème sur le peintre Cornelius Postma, 1958
  • l'invitation pour l'exposition de Lili Pieter van Leer, 1958

PRÉVERT Jacques

JACQUES PRÉVERT

CORNELIUS POSTMA
LILI PIETER VAN LEER

2 cartons d'expositions de la galerie Vendôme, annonçant les expositions simultanées de Cornelius Postma et Lili Pieter van Leer, à Paris du 4 au 22 novembre 1958

l'invitation pour l'exposition "Les cinq saisons" de Cornelius Postma, en deux volets, comporte un poème sur le peintre par son ami Jacques Prévert, d'octobre 1958

format fermé : 15 x 11 cm
format ouvert : 30 x 11 cm
impression en typographie noir et rouge 
carte 2 volets 

l'invitation pour l'exposition de Lili Pieter van Leer
format : 14,9 x 10,8 cm
impression en typographie noir et rouge
recto seul

parfait état

30,00 €
TTC
Quantité

Les quatre saisons passent et s’en vont,
la cinquième reste toute la vie.
LETTRE DE CORNÉLIUS POSTMA

Quatre petits tours et puis s’en vont
Et un cinquième par-dessus le marché
pour les enfants qui n’ont pas demandé 
   pourquoi le manège tournait

Le peintre est semblable à ces enfants
il ne demande pas raison aux saisons

Furtive étreinte de l’éternité
coup de foudre
L’éclair déshabille l’amour
et la vie s’en empare
eour le plaisir
et déjà l’amour la mort
    le couve du regard

Tourne la manivelle de satin
chantait Michèle
un beau matin
Tournent
ceux que dérisoirement la romance appelle
les jouets du destin
Tourne l’été de Vivaldi
tourne l’hiver de Varsovie
le printemps de Botticelli
tourne l’automne de n’importe qui
dans les vingt-quatre heures du Mans
Tourne la vie
tourne le temps

Le peintre est un chiffonnier fastueux

Seul au milieu des débris de la vie
comme un sablier sur une plage déserte
il les écoute
les regarde
leur sourit
et met la main sur son cœur
et les peint le cœur sur la main

Revivent alors secrets et triomphants
des objets égarés
des souvenirs éperdus retrouvés tout vivants
les choses de chaque instant
Deux menhirs de pain d’épices
se dressent sur la glace d’un étang
près d’une paire de patins patinés par le temps
Par le temps vital
par le temps spacieux
le bon vieux temps d’hier et de dimanche prochain
le temps de cochon et de chien
le temps des cerises des banques
des horloges des girouettes des baromètres

Au loin
de merveilleux petits paysages peints
    avec une véhémente minutie
disent l’exubérante indifférence
    des eaux des arbres et des fruit


Jacques Prévert, Paris, octobre 1958