CASSANDRE

CASSANDRE

police de caractère "BIFUR"

édité et fondu par les fonderies Deberny et Peignot

planche 43 "Caractère typographique" extraite de " L'Art International d'Aujourd'hui, Vol. 12 : Publicité"
éditions d'Art Charles Moreau, ca. 1929

cette planche est extraite d'un portfolio de 49 planches, regroupant les publicités les plus emblématiques de la période Art Deco (séléctionnées par Cassandre)  

format : 32,3 x 24,9 cm
1 feuillet sur carte rigide
impression en noir recto seul

40,00 €
TTC
Quantité

Le Bifur

Le choc le plus violemment ressenti dans ce domaine, fut la découverte du Bifur, dont la création commencée à la fin de 1927 pour les fonderies Deberny et Peignot ne sera commercialement présentée sous forme de spécimen que le 30 mars 1929. Quelle révolution à l’époque ! La puissance et la géométrie de ce caractère me subjuguèrent.

Cassandre connaissait les recherches typographiques du Bauhaus, prônant l’usage de la minuscule, mais pour sa part, à ce moment là, il revendiquait l’emploi quasi exclusif des capitales, dont est justement composé le Bifur qui s’intégrait parfaitement par sa signification et son architecture graphique, dans ses compositions tramées, savamment structurées et organisées.

C’était, pour son créateur, une manière de bouleverser ce domaine, d’affirmer sa personnalité, de publier une forme de manifeste. Ainsi, le texte devenait, dans ses affiches, une composante de l’image, un complément affirmé, harmonieux et logique.

Le Bifur, basé sur l’Antique, a été créé pour la publicité, conçu essentiellement pour un ou quelques mots, mais non du texte. Il avait pour fonction de surprendre le spectateur, et de graver cette image dans sa mémoire. De chaque lettre Cassandre retient et exalte la masse, en simplifie à l’extrême l’architecture, développe la géométrie pour en faire un mot-image. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il a voulu concevoir un caractère fonctionnel, et non pas décoratif.

Cependant, ironie de l’histoire, l’originalité de cette police est si forte qu’elle est devenue à elle seule, un extraordinaire emblème visuel des années 30 et de l’art déco, la plus typée de ces années charnières. Peut-être la plus innovante du XXe siècle ?

source : Yves Millecamp " Cassandre et la typographie"